Bonus / Chronique :
Je t'enfiche ! (1ère partie)
PUBLIÉ LE 21 Janvier 2019
En 2019, Lucas FORTUIT est de retour ! Et pour bien commencer l’année, il s’attaque aux directives sur l’intermédiation. Mais pas forcément dans le sens attendu… (1ère partie)
Après avoir conforté la prévention de la faillite des preneurs de risques avec des piliers, les régulateurs seront-ils plus à même de sécuriser davantage leurs relations contractuelles avec les assurés au moyen de fiches ?
Certains assureurs, optimistes, voient dans cette mesure-phare de la directive sur la distribution en assurance (DDA) une opportunité de marché alors que d’autres, plus dubitatifs, notamment les intermédiaires, y décèlent, à terme, une menace de plus pour leur valeur ajoutée, de plus en plus laminée par le régulateur, à leurs yeux, au fil des ans…
D’un côté, les assureurs seraient malvenus de fustiger les autorités européennes pour délit d’entrave à leur activité commerciale, hyper concurrentielle du fait de l’incomparabilité de l’offre de produits et de services, notamment celle à destination des particuliers, étant peu à même d’apprécier le subtil rapport qualité-prix d’une promesse assurantielle. La profusion de comparateurs aide-t-elle à améliorer la visibilité du prospecteur… Pas sûr ! Que choisir ? s’interroge le visiteur, parfois noyé de propositions. De l’autre, on pourrait trouver de bonnes raisons objectives d’imposer davantage de transparence aux assureurs, devenus sanctionnables à cette occasion, sans procès.
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Cela dit, le consommateur avait-il besoin d’un nouveau chapitre à l’évangile assurantiel pour être davantage informé de ses droits et de ses exclusions de garanties ?
La raison d’un tel acharnement technocratique, s’il s’avérait fondé, à l’encontre d’une profession hyper organisée, soucieuse de répondre aux attentes des assurés depuis le 17ème siècle, mérite débat. A notre sens, il réside dans le fait que les assureurs et les directivistes ne vénèrent pas le même roi.
Ces derniers, nouvelle race d’Abbés Pierre de la finance, ne visent plus les failles potentielles du contrat automobile ou les imperfections de la multirisque habitation, entre autres, branches dont le ratio dommages combiné flirte avec les 100%, rappelons-le. Non, il s’agit de toute autre chose, à notre sens, qui pousse l’intransigeant régulateur à vouloir jouer au Saint-bernard, une fois de plus.
Pour le savoir, il est bon d’errer dans les lieux de ripaille des comploteurs européens, ces pelés, ces galeux, d’où vient tout le mal… pour sonder leurs motivations altruistes. Sachez que les experts œuvrant dans les commissions stratosphériques de l’UE ont aussi leurs cafés (ou leurs thés) du commerce où ils vont faire leurs emplettes de récriminations (au voisinage d’un rond-point de la rue du Marché aux herbes à Bruxelles, très naturellement).
Quel est le motif de leurs énervements erratiques ? Le montant exorbitant de leur franchise automobile, la médiocrité du rendement de leur contrat d’assurance vie en euros ou la gestion chargée de leur contrat en U.C., voire les trois en même temps, par exemple ?
Non, vous n’y êtes pas, monsieur le consommateur-comparateur à ficher !
La raison ? Je vous la donne donc entre mille comme en cent(s). Ce sont les garanties affinitaires (dans notre jargon fromager européen) souscrites en déambulant dans les allées des enseignes de la grande distribution, vous parie-je.
À suivre… (en suivant ce lien !)
Lucas Fortuit
P.S. Est-ce une coïncidence ? Au moment où je clôture la première partie de cette chronique, j’apprends, par la presse, que six fabricants d’électroménager blanc (pas comme neige !) viennent d’être sanctionnés par l’Autorité de la concurrence, à hauteur de 189 millions d’euros, pour s’être concertés sur des hausses de prix, de l’ordre de 20 à 50 euros sur des produits de base de l’équipement des familles !
À méditer…
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