PORTRAIT :
Catherine Charrier-Leflaive,
notes et parfums
PUBLIÉ LE 25 Août 2020
Catherine Charrier-Leflaive, présidente du conseil d’administration de La Banque Postale assurance IARD, est l’invitée du Petit déjeuner Off de La Lettre de l’Assurance le 8 septembre prochain. Voici son portrait.
Toute l’organisation a été chamboulée par le coronavirus en 2020.
Ainsi, le Petit déjeuner Off avec Catherine Charrier-Leflaive, initialement prévu le 26 mai 2020 a été reporté à ce 8 septembre. Et le rendez-vous de préparation qui a permis la réalisation de ce portrait au 9 juin, à distance. Ce qui n’a pas empêchée la présidente du conseil d’administration de la Banque Postale IARD de répondre aux questions, parfois avec beaucoup de détails, parfois plus brièvement, mais toujours avec une grande efficacité.
Catherine Charrier-Leflaive naît à Cannes, « dans le Sud », au printemps 1963, quand les fleurs s’épanouissent.
Elle grandit à Cannes, jusqu’au bac. Son père est parfumeur à Vallauris sur les hauteurs de Cannes, dans l’entreprise familiale fondée par le grand-père paternel. Mais le reste de la famille est installée à Paris et, à l’inverse de beaucoup de gens en France, c’est dans la capitale que la famille à l’habitude de passer ses week-ends. Catherine Charrier-Leflaive se considère d’ailleurs comme une parisienne.
Elle se décrit comme une « excellente élève mais très dissipée. Je suis très curieuse, donc les matières m’intéressaient », mais avec un caractère très vivant.
Adolescente, elle veut être journaliste. Les très bons résultats scolaire et l’environnement familial qui ne voit pas d’un très bon œil la carrière journalistique, poussent Catherine Charrier-Leflaive à suivre un cursus plus en phase avec ses capacités. « Pour avoir une formation généraliste, HEC me semblait très bien. Je ne voulais pas aller dans une filière d’ingénieurs ». Parce que femme ? « Non, pas du tout. Rien ne me plaisait en termes de matières. Je suis très littéraire, passionnée par la philosophie. La filière ingénieure me tentait beaucoup moins », explique-t-elle avec une certaine mesure.
Après le bac, elle rentre en prépa à Carnot. « Je n’ai pas voulu aller chez mon oncle et ma tante à Paris, et je me suis retrouvée dans un petit studio, seule, avec la lourdeur du travail de la prépa, ça a été très formateur », se souvient-elle.
Elle encense les classes préparatoires. « Il existe un formatage en prépa. Il y a tant de matières qu’il faut rapidement repérer ce qui est important, ce qu’on peut laisser de côté, qu’elles sont les infos pertinentes à retenir… »
Rock n’ Prepa
Peu à peu, l’idée du journalisme la quitte, mais elle ne sait pas vraiment ce qu’elle va faire, « mais je ne pensais pas devenir assureur ! Je m’étais fixé un minimum, et je ne voulais pas refaire une année de prépa. J’ai choisi l’ESC Rouen, où on retrouvait beaucoup de parisiens ».
Elle découvre ainsi la Normandie. « C’est si près de Paris que nous y étions très souvent ! Je n’ai pas connu grand chose de la Normandie, on rentrait tous les week-ends et parfois en semaine en fonction des soirées », s’amuse-t-elle. Grande amatrice de musique, elle avoue toutefois avoir profité de la scène rock rouennaise. « J’y ai vu un nombre incroyable de concerts ! »
La musique est omniprésente dans sa vie quotidienne. Elle a des goûts éclectiques, aime le rock, moins l’opéra et reste très curieuse. Son fils lui « apprend à aimer le rap, je suis capable d’aller à un concert d’Eminem et j’ai bien aimé ». Elle pratique le piano depuis toute petite.
Assez naturellement, l’entretien glisse sur les hobbies. En matière de sport, Catherine Charrier Leflaive reconnaît « en faire énormément » et ce depuis toujours.
Ski en compétition (slalom), « c’est l’avantage d’habiter à Cannes et de pouvoir aller skier facilement », du tennis, « du golf maintenant et on y croise beaucoup d’assureurs », et elle assouvit, encore maintenant « une vraie passion pour la danse. J’en fais depuis toute petite et je continue encore maintenant, c’est préservé. Je faisais du classique état petite, maintenant c’est du modern-jazz. Les cours sont le soir, pas très loin de la banque. J’arrive à y aller régulièrement, deux fois par semaine. C’et bloqué dans mon agenda », confie-t-elle.
Les semaines sont bien chargées, mais Catherine Charrier-Leflaive mise sur sa très bonne organisation. « Je suis très organisée et très concentrée. J’ai une grosse capacité de travail mais surtout je suis focus, comme disent les Anglais ». Selon elle, « la prépa et le fonctionnement en holding sont très importants et m’ont beaucoup appris. J’ai eu cette chance assez jeune d’être dans ce type de structures. Quand vous travaillez aux côtés d’un Claude Tendil, il faut comprendre tous les sujets, il faut aller vite et savoir faire des choses pertinentes ». Elle forme ses équipes de cette façon et se fie à eux. « Ça m’a permis d’avoir des périmètres extrêmement large sans avoir le sentiment de me noyer ».
Assurance temporaire
À l’issue des études, tous les groupes viennent au forum de l’école pour se présenter. « J’étais dans le peloton de tête et, très honnêtement, j’ai choisi l’entreprise qui me proposait le salaire le plus élevé. Mon mari continuait ses études, donc le choix a été rapide. Je suis entrée au Gan en me disant que c’était temporaire, que je ferai autre chose. Et en fait non », rit-elle.
Catherine Charrier-Leflaive admet : « ce que je préfère, c’est diriger une compagnie. J’ai compris ça à l’équité, où j’avais de nombreuses responsabilités. Passer à La Banque Postale, c’était l’opportunité de créer quelque chose ».
C’est aussi dans son tempérament de relever les défis. « Je suis une bâtisseuse plus qu’une gestionnaire. » Est-ce pour cette raison qu’un retour dans la parfumerie familiale n’a jamais été envisagé ? « Non, parce que là aussi, il ya des défis, des nouveaux pays à conquérir, des choses à inventer. » Les obstacles étaient plus sa grande curiosité et son très fort caractère, explique-t-elle.
Désorganisation sous contrôle
Difficile de définir ce qu’est le week-end idéal de la présidente de La Banque Postale IARD.
« Il n’y en a pas. Je ne m’ennuie jamais et j’ai beaucoup de mal – peut-être parce que je suis très organisée dans mon travail – à prévoir sur mon temps libre. J’ai horreur de ça. J’aime bien me laisser vivre au sens épanouissant du terme. On ne peut malheureusement pas le faire professionnellement mais sur mon temps libre, je n’ai pas envie d’organiser chaque semaine, chaque dîner… J’ai d’ailleurs un choix d’amis qui sont comme ça, qui ne vous invitent pas un mois à l’avance. »
Tout de même, Catherine Charrier-Leflaive précise que dans l’idéal, « il faut du sport, et du temps pour moi, parce que je lis beaucoup. Et être entourée des gens que j’aime, mes enfants, mes amis, la famille ».
L’actualité, lors de l’entretien, était la sortie du confinement. « C’était un enfer. J’ai travaillé encore plus, avec un nombre incalculable de call et de visio du matin au soir, sans prendre le temps de manger. Il fallait continuer ce qui était en cours avec la gestion de la crise. Et sans pouvoir faire de danse ! » Un crève-cœur, forcément, pour cette hyperactive.
Mais pour Catherine Charrier-Leflaive, la sortie du confinement est l’occasion de changer la façon de considérer le travail et les rapports hiérarchique. « Ce qui m’importe, c’est que les choses soient faites. Je suis très orientée résultats donc très ouvertes sur la façon de fonctionner. A titre personnel, je suis ravi que les choses puissent évoluer ».
Une nouvelle ère à construire, avec énergie, détermination et organisation. Tout ce qui plaît à Catherine Charrier-Leflaive.
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