PORTRAIT :
Olivier Brenza,
un Gard mutualiste
PUBLIÉ LE 27 Novembre 2023
Olivier Brenza, directeur général d’Aésio Mutuelle, sera l’invité du Petit déjeuner Off de La Lettre de l’Assurance le 12 décembre 2023. Voici son portrait.
Dans une salle de réunion sans fenêtre au siège d’Aésio Mutuelle, Oliver Brenza nous rejoint. Costume gris, souriant mais prudent, le directeur général demandera une fois « pourquoi moi ? » avant de se livrer avec efficacité dans un portrait version rapide.
Olivier Brenza est né le 16 mars 1968, à Nîmes, dans le Gard (30). « Je suis un pur gardois », lâche-t-il immédiatement, autant pour expliquer son léger accent et son teint halé que par revendication.
Le directeur général vit toujours dans le département, avec le respect des contraintes actuelles. « Nous habitions aux portes de la Camargue, à distance raisonnable des gares TGV, des aéroports et des accès aux autoroutes », explique-t-il. « Notre vie est un peu nomade, notamment depuis le covid et le confinement, avec la mise en place du télétravail ».
Olivier Brenza grandit à Nîmes. « J’étais un élève plutôt bon » précise-t-il après un moment d’hésitation, mais il explique : « Sans être premier de la classe non plus. Je n’étais pas un forçat du travail, je l’avoue, mais j’étais toujours respectueux du cadre, des règles. »
Déjà dans les années 80, « le bac scientifique était plus valorisé », donc il suit ce cursus, sans idée précise de ce qu’il allait faire ensuite. « J’ai eu plusieurs idées de métier… Comme je faisais beaucoup de sport, j’avais tenter le concours pour une école de kiné, mais sans le travailler », explique-t-il. « Je me souviens d’un entretien, avec un conseiller d’orientation qui m’avait dit : ‘vous vous êtes fait pour la gestion !’ J’ai pensé qu’il n’avait pas bien compris qui j’étais… Quand vous avez 18 ans, que vous êtes dans un bac avec principalement des maths, de la physique et de la chimie, la gestion ce n’était pas pour moi, mais c’était pour les bacs dédiés », confie-t-il. Et pourtant…
Le choix du concret
Le diplôme en poche, il prend la direction de Montpellier et de la faculté de sciences. Un changement déterminant, à l’écouter. « J’ai plus découvert la ville et la vie montpelliéraine que la fac », s’amuse-t-il. À force d’insister, il détaille un peu cette « année blanche ». « Je suis allé vivre à Montpellier à 18 ans. C’était la première fois que je quittais le foyer familial », commence-t-il dans un rire, « J’étais inscrit à la fac de sciences, pour un DEUG maths, physique et un peu de chimie. C’était très très très théorique, beaucoup du conceptuel et de démonstration et ça ne m’intéressait pas. Et ce n’était pas que la filière. J’étais dans une année de découverte de la liberté, quelque chose de très nouveau. »
Avec le recul, il ne regrette rien. « Ça reste une bonne expérience, car j’ai passé de très bons moments à titre personnel, et sur le plan de la formation, ça m’a permis de voir ce que je ne voulais pas faire. »
Olivier Brenza n’a pas l’envie de se lancer dans la recherche, mais cherche un sens concret à son apprentissage. « L’année suivante, je suis parti dans la filière de l’expertise comptable. Un ami suivait ce cursus, ça m’avait plu. » C’est une forme de révélation, surtout quand il double l’enseignement avec des cours d’économie d’entreprises. « Découvrir le droit des entreprises, la gestion financière, le contrôle de gestion. Je mettais en pratique ce que j’avais appris, et c’était très concret », résume-t-il.
Après une année de service militaire, il arrive sur le marché du travail. « J’avais des stages dans les cabinets d’expertise comptable mais j’avais le sentiment que j’allais vite tourner en rond… »
Pur produit mutualiste
Il choisit donc le monde de l’entreprise et est choisi par la Mutualité. « J’ai de la chance », raconte-t-il, « car quand le directeur m’a recruté, il l’a fait volontairement sur un poste qui était inférieur à mon niveau ». De la chance ? Oui, car une promesse et un projet accompagnent ce déclassement. « Ils avaient l’ambition de réorganiser et restructurer l’entreprise autour du contrôle de gestion. Dix-huit mois plus tard, je prenais la tête de la direction financière. » Le voici dans la Mutualité Gardoise, où il commence sa longue carrière mutualiste.
« J’ai accompagné la consolidation du secteur, ce qui m’a permis de changer d’emploi, d’occuper différents postes, en changeant d’entreprise. Ou de changer d’entreprise sans changer d’employeur ! », rit-il franchement.
Dans ce grand mouvement de regroupement de mutuelle, Olivier Brenza s’épanouit. « Comme je n’ai jamais hésité à m’emparer des sujets, je me retrouvais à chaque fois au cœur du rapprochement ou de la fusion. Un moment, il faut une prise de risque, il faut se confronter aux autres, se remettre en question personnellement, mais c’est aussi ce qui fait la richesse d’une carrière. » Tous les trois à cinq ans, le mouvement reprend. En parallèle, il se forme au management stratégique sur un cycle long de deux ans, et peaufine ses connaissances. « Cette formation m’a permis d’ouvrir sur la stratégie d’entreprise, le marketing, d’aborder des notions et des fonctions de l’entreprise que j’avais aperçues ou appréhendées dans mes fonctions précédentes et ça m’a ouvert d’autres perspectives ». Notamment chez Adréa, que les fusions ont rendu « nationale ou au moins multirégionale », détaille-t-il.
Pause vitale
S’il a failli se tourner vers des métiers en lien avec le sport, c’est parce qu’Oliver Brenza a longtemps jouer au football. Pas avec les Crocos nîmois, l’équipe de premier plan de la ville, « mais souvent contre eux », s’amuse-t-il. « Je suis allé jusqu’au niveau régional », avant de quitter la compétition. « J’aimais tous les sports collectifs. Je crois que je n’aurai pas pu faire un sport individuel », confie-t-il avec le recul. Aujourd’hui, il s’entretient avec de la course à pied, notamment « sur la plage le dimanche matin. C’est le début de la bonne saison, de novembre à mars, parce qu’il y a moins de monde et qu’il fait moins chaud », lance-t-il dans un sourire.
Avec le temps, le monde du foot le passionne moins que le rugby, sport dont il vante les valeurs.
Quant à son week-end idéal, c’est après une mûre réflexion qu’il répond préférer « un week-end dans lequel je peux me poser, prendre du recul, profiter de mon entourage et prendre un temps de respiration pour moi ». Le poste, la situation du groupe lui imposent « un rythme de vie et de travail très intense », analyse-t-il. Se vider la tête, c’est par exemple « ramasser les olives. J’ai fait ça le week-end dernier, c’était très agréable ».
Les fruits sont ensuite apportés à un moulin comme une coopérative, et Olivier Brenza reçoit quelques bouteilles d’huile dans l’année. Une pause donc, mais avec un principe de mutualisation.
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